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HEAUVILLE, COMMUNE LITTORALE
La commune de Héauville, située dans le Nord Cotentin, étendue en bordure de la Manche et d’une magnifique dune sauvage, a gardé son caractère rural. Elle regroupe 464 habitants, répartis dans une dizaine de hameaux séparés par des haies vives et des bosquets, des prairies herbeuses et des parcelles cultivées. Au centre de cet espace naturel, se trouve la mairie, l’église et l’école, près de la route départementale 64 qui relie la commune de La Hague au nord et celle de Siouville-Hague, au sud.
Mot du maire : Héauville vu du ciel
Un ami photographe, désireux de connaître le Cotentin et surtout Héauville, dont je lui parlais depuis des années, est récemment venu dans notre commune avec son nouvel équipement : un drone, au pilotage duquel il vient de se former, afin d’enrichir ses compétences professionnelles.
Un jour, en fin d’après-midi, il s’est posté sur la place de l’Église, afin de faire rayonner son gros frelon preneur d’images tout autour du clocher. Le résultat fut magnifique, comme en témoigne cette photo. Vu du ciel, notre village prend toute sa dimension : son église apparaît comme un roc séculaire ceint de tombes qui portent la mémoire des gens d’ici ; le grand quadrilatère des champs cultivés s’étend jusqu’au littoral blanchi par l’écume des premières vagues ; la Lande hisse ses pins maritimes au plus près des nuages bas ; les haies vives tracent de longues lignes vertes, qui esquissent le découpage des prairies herbeuses ; les chasses apparaissent comme des serpentins empierrés ; enfin, surplombés de tuiles orangées, d’ardoises ou de pierres argentées, les villages égrènent la vie des hommes dans cette contrée qu’ils ont eux-mêmes façonnée.
Trouver ce paysage si beau peut sembler subjectif, exagéré. Mais ne faut-il revendiquer cette préférence et même cette partialité - qui n’a rien à voir avec le chauvinisme - pour la terre que l’on aime ? Dans son plus beau livre, qui s’appelle « Un jour », l’écrivain Maurice Genevoix, entré au Panthéon le 11 novembre dernier, donne la parole à un homme qui raconte sa passion pour ses horizons familiers : « Vous voyez, dit-il, c’est mon coin. Pas mon antre, ni ma tanière. Ma coquille, si vous voulez. C’est ici que je me recueille, que je rentre dans mes empreintes. Supposez que demain – à Dieu ne plaise ! - je sois vissé ici, ne vous semble-t-il pas que j’y trouverais assez pour me sentir encore un vivant à part entière ? ». Voilà, me dis-je, pourquoi tant d’entre nous se sentent si « vivants » à Héauville, au point de l’exprimer ainsi : « quelle chance de vivre ici ! ».
Benoît Fidelin
